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art moderne - Page 3

  • Portraits XIXe/XXe

    Ce portrait de lectrice signé Alfred Stevens est le premier que j’aie remarqué en entrant à la Brafa, chez Ary Jan, une galerie fidèle aux artistes de la Belle Epoque. Outre sa toilette élégante, Stevens rend agréablement le décor bourgeois de cette scène de lecture devant une fenêtre ouverte sur un jardin, retenue sur la droite par une jardinière fleurie. Le cadre d’époque rehausse bien l’or doux de la chaise et de la toile d’ombrage, en harmonie avec la robe et même la chevelure.

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    Alfred Stevens, La lecture, 1885, huile sur toile, 46 x 38 cm

    A moins que vous la trouviez rousse, comme cette belle aux bras croisés peinte de profil par André Hennebicq (1836-1904), belge lui aussi : Un rayon de lumière. Daté de la fin du XIXe siècle, ce portrait est beaucoup plus sobre. Rien ne nous distrait de son modèle, de la lumière dans ses cheveux, de son regard rêveur.

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    André Hennebicq, Un rayon de lumière, fin XIXe, huile sur toile, 75 x 60 cm

    Le Portrait de Jo Vogel signé Jan Toorop date de 1910. Le peintre néerlandais (dont je vous avais parlé à l’occasion de la sortie d’un album de Kitty Crowther, Le chant du temps) rend avec force la physionomie de la jeune fille qui nous regarde bien en face. On devine les bords d’un grand nœud dans ses cheveux, de la même couleur que le haut de sa robe aux motifs art nouveau.

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    Jan Toorop, Portrait de Jo Vogel, 1910, crayon et craie de couleur sur papier, 32 x 24,5 cm

    Egalement exposé par Studio 2000, voici Scène de fête de Walter Sauer : un artiste belge mort trop jeune (1889-1927) que j’aime beaucoup. Le Dictionnaire des peintres belges le présente comme un « peintre et dessinateur de femmes fatales, de nus et de maternités » – lisez plutôt la notice de la galerie Lancz. L’air songeur du modèle contraste avec le titre, mais elle porte une jolie tenue festive, et sa ceinture fleurie la relie au décor de fleurs japonisant autour d’elle.

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    Walter Sauer, Scène de fête, 1927, technique mixte sur papier sur panneau, 84 x 66 cm

  • A la Brafa 2022

    En visitant la Brafa au début de l’année 2020, nous ignorions les perturbations qui allaient suivre et aussi que ce serait la dernière « Brussels Art Fair » à Tour & Taxis. Après l’édition 2021 en ligne et dans les galeries, la Brafa 2022 a rouvert ses portes en changeant de lieu et de saison. Elle s’est tenue à Brussels Expo (au Heysel) du 19 au 26 juin.

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    On marche toujours beaucoup à la Brafa, forcément, si l’on veut voir un maximum de stands. Ici, du parking C jusqu’à l’entrée, on fait déjà une petite marche d’entraînement (si on ne recourt pas au service de navette automobile). Une fois passé le portail de sécurité (utile – voir le vol à la Tefaf récemment), on retrouve de belles allées couvertes de moquette et parées de verdure.

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    © François -Xavier LALANNE (1927- 2008), Tortue Topiaire II, 1992, Bronze

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    A la galerie Mathivet, miroirs et tables en bronze doré de Franck Evennou

    Art ancien et art moderne, de plus en plus d’art contemporain, le mélange des genres et des époques fait les délices des curieux. Cela dit, ce qu’on apprécie en découvrant un stand, c’est la cohérence et l’harmonie. Deux exemples très réussis : la galerie Mathivet (Paris), où on était accueilli par une grande tortue « topiaire » (1992) de François-Xavier Lalanne, exposait de beaux meubles et miroirs en bronze doré de Franck Evennou (°1958) ; le marchand d’art viennois Florian Kolhammer avait réuni des objets autour de 1900 et présentait une fascinante Forêt de bouleaux (1894) du peintre Karl Mediz.

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    Karl Mediz (Vienna 1868-1945 Dresden), The Birch Forest, oil on canvas, 1894

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    Otto Prutscher, Service à café pour 12 personnes, Ernst Wahliss Wien, vers 1910,
    sur une table "Elefantenrüsseltisch" d'Adolf Loos, vers 1900

    Sculpture phare de la Brafa cette année, malgré sa petitesse, une terre cuite de Maillol, Léda, à la galerie Dina Vierny (fondée par le dernier modèle du sculpteur en 1947). Sa version en bronze est au Metropolitan de New York. Quant au Belge Francis Maere, il présentait un spectaculaire « Atelier Eugène Dodeigne » (portraits et sculptures) en prolongement de son stand (tour virtuel proposé en ligne).

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    Aristide Maillol (1861-1944), Léda, 1900, White terracotta
    H 27.5 x W 12.8 x D 12.5 cm

    En juin 1902, Maillol fait sa première exposition individuelle à la galerie de Vollard. Trente-trois œuvres, dont des sculptures, des céramiques, des tapisseries et des meubles, ont été exposées. Octave Mirbeau, écrivain de renom âgé de 56 ans, a trouvé Maillol à l’exposition et a acheté « Leda ». Mirbeau l’a montrée à Rodin, et a écrit sur la réaction de Rodin dans sa lettre à Maillol :
    « Il a pris votre Leda, comme je l’avais fait, et l’a regardée attentivement, l’examinant sous tous les angles, la tournant dans toutes les directions. C’est très beau, dit-il, quel artiste! Il l’a regardée de nouveau et a ajouté : « Savez-vous pourquoi elle est si belle et pourquoi on peut passer des heures à la regarder ? » C’est parce qu’il ne cherche pas à éveiller la curiosité. » Et il y avait un regard mélancolique dans ses yeux. Je ne sais pas, je jure que je ne connais aucune sculpture moderne qui soit d’une telle beauté absolue, et d’une pureté absolue, si évidemment un chef-d’œuvre. (Rewald 1939, p. 13)
    Source : Aristide Maillol, Léda (ledamaillol.blogspot.com)
     / traduction Reverso

    Le décor floral, toujours remarquable, était magnifié par les éclairages. Quant aux installations d’Arne Quinze, artiste belge inspiré par la nature, l’invité d'honneur de cette édition 2022,  elles étaient spectaculairesChez Meessen-De Clercq, deux peintures très décoratives, d’inspiration végétale sur des fonds lumineux, un peu japonisantes, m’ont fait découvrir un autre artiste belge, Benoît Platéus (°1972, Liège). Surprise, elles sont datées de 2022 ! Comme les portraits de dormeuses de Khalif Thompson, un jeune peintre new-yorkais (°1995) à la galerie Zidoun Bossuyt.

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    © Thompson, Red Velvet, 2022,
    oil on canvas, handmade paper, papyrus, velvet, fabric, leather on canvas, 198,1 x 167, 6 cm

    En comparaison, Geer Van Velde fait figure d’ancien. Il était représenté chez divers exposants avec des toiles d’une même période, m’a-t-il semblé, dans le style de cette Composition de 1957 exposée chez Brame & Lorenceau. Dans sa peinture abstraite, « la pâte, légère, se fond en lumières d’aube, un peu comme si l'on était au début de toute couleur et qu’on la saisissait avant qu’elle ne s’épanouisse vraiment » (Wikipedia).

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    © Geer Van Velde, Composition, 1957, huile sur toile, 135 x 123 cm

    Encres de Rik Wouters, miniatures persanes et indiennes, sièges design, que de belles choses à admirer à la Brafa ! Je reviens à la sculpture avec trois noms, un connu et deux inconnus pour moi. D’abord Diego Giacometti (sculpteur-décorateur, le frère de Giacometti) avec son charmant Chat maître d’hôtel et un tapis qui s’intitule joliment La Rencontre, à la Galerie Berès. Je ne sais plus qui exposait la Diane de Reinhold Kuebart (1879-1937) dans sa course, toute en mouvement.

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    © Diego Giacometti, La rencontre, 1984, Ed.16/100,
    tissé au métier, au point et à l'aiguille, à la main, laine et trame coton, 275 - 175 cm

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    Reinhold Kuebart, Sculpture monumentale de Diane, 1920, bronze à patine verte, H. 213 cm

    Et puis, après avoir remarqué d’abord chez Douwes Fine Art une sculpture originale près d’une magnifique gravure de Rembrandt (La résurrection de Lazare), je retrouve à la galerie Boon plusieurs autres œuvres de Pablo Atchugarry. Cette belle série de « White Composition » en marbre de Carrare m’a fait chercher plus de renseignements sur ce grand sculpteur uruguayen, né à Montevideo en 1954. Son parcours est bien résumé sur le site de la galerie monégasque Adriano Ribolzi.

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    © Pablo Atchugarry, White Composition III, 2022, marbre blanc de Carrare, 44 x 25,5 x 18 cm

    Pas encore d’artiste femme dans cet aperçu ! J’ai aimé la sérénité yogique de Birth Bath (vers 1921), signé Janet Scudder (1869-1940), une sculptrice américaine connue pour ses œuvres destinées à décorer les jardins, selon le Metropolitan Museum. Je ne me souviens plus à quel stand, désolée.

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    Janet Scudder, Birth Bath, vers 1921, pierre marbrière, 88 x 73 x 36 cm

    Chez Kálmán Makláry Fine Arts, j’ai découvert l’étonnant « univers de graines » d’Ilwha Kim, une artiste sud-coréenne (°1967) qui travaille le papier de mûrier séché, puis l’enroule de façon à créer une graine rigide. En assemblant ces « graines », elle compose ensuite « des paysages entre peinture et sculpture ». Trois quarts de siècle après ce Parc peint par Utrillo, exposé à la galerie Willow.

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    © Ilhwa Kim, Piano song, 2015, hand dyed hanji, 164 x 132 x 13 cm

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    Maurice Utrillo, Le Parc de M. et Mme Utrillo au Vésinet, 1940,
    huile sur toile, 97 x 131 cm

    Luxembourgeoise, Su-Mei Tse (°1972) photographie une plante qui se presse contre la vitre pour recevoir un maximum de lumière. Attentive au « toucher » des plantes, elle « visualise la poésie de l’existence quotidienne », comme lu sur une notice de la galerie Nosbaum Reding, qui expose deux de ses Plants and shades (2017), où le flou modifie la perception. Ce n’est pas comparable, mais je l’associe pour terminer à un coup de cœur, chez Alexis Pentcheff : La petite fenêtre de Bonnard, ouverte sur son jardin du Cannet.

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    © Su-Mei Tse, Plants and shades, 2017, photographies couleur sur dibond

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    Pierre Bonnard, La petite fenêtre, 1946, huile sur toile, 58 x 45 cm

    Ce que je vous montre ici de la Brafa 2022 est très peu de chose, vous vous en doutez, parmi tant de pièces remarquables et de chefs-d’œuvre que vous pouvez découvrir dans le catalogue en ligne. Une question pour conclure, basée sur ma propre perception : tant d’art actuel ne risque-t-il pas d’y faire de l’ombre aux anciens et même aux modernes ?

  • 1 2 3 Hartung

    Hans Hartung (Leipzig 1904-1989 Antibes) a fait l’objet d’une rétrospective au Musée d’art moderne de Paris en 2019-2020. Plusieurs galeristes de la Brafa 2021 présentaient des œuvres de ce maître de l’abstraction lyrique, un artiste français d’origine allemande à la vie mouvementée, . En voici trois qui ont retenu mon regard. La première date de 1960, année d’un « changement technique et stylistique majeur » (Wikipedia).

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    © Hans Hartung, T1960-19, 1960, Vinyl peint sur papier,
    64.7 x 49.6 cm (galerie Hurtebize)

    « Expérimentant les peintures industrielles, acryliques et vinyliques, Hartung cesse de procéder par la mise au carreau minutieuse de dessin spontané, mais attaque directement le support et recourt beaucoup au grattage dans la matière fraîche. »

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    © Hans Hartung (Leipzig 1904-1989 Antibes), P20-1976-H7, 1976,
    acrylique sur carton, 52.5 x 72 cm (galerie Bailly)

    La seconde est une quasi calligraphie somptueuse des années 1970, quand sa renommée lui vaut d’être exposé dans le monde entier et qu’il devient membre de l’Académie des beaux-arts. La troisième date de sa dernière année : Hartung peint plus de trois cents toiles en 1989 grâce au pistolet à peinture. Dans celle-ci, très lumineuse, entre feu d’artifice et incendie, monte une note noire qui inquiète.

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    © Hans Hartung, T1989-U14, 1989,
    acrylique sur toile, 97 x 146 cm  (galerie AB-BA)

    « Sa peinture, qui présente toujours l’apparence de la spontanéité, est en fait le fruit d’une méditation prolongée qui l’apparente à la fois à la calligraphie extrême-orientale et à la tradition puissamment dynamique de la peinture allemande. » (Encyclopedia universalis)

  • A la Brafa 2021

    Avez-vous fait votre marché virtuel dans les superbes salons de la Brafa 2021 ? Bien sûr, il y manquait l’atmosphère des grands jours, le brouhaha des visiteurs, les décorations florales éblouissantes, l’élégance des stands, la bonne compagnie… Déambuler dans les allées de Tour & Taxis, ce sont aussi des questions aux galeristes, de belles choses que l’on découvre alors qu’on allait vers une autre, des étonnements, des surprises, des coups de cœur.

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    © Emile Claus, Le jardin d'Emile Claus, huile sur toile, 92 x 73 cm (Jan Muller Antiques)

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    © Pierre Bonnard, Maison du peintre au Cannet, circa 1942,
    Huile, gouache et aquarelle, 40.8 x 32.9 cm (Bailly Gallery)

    La Brafa en ligne ne manquait pas de ressources. C’est toujours la peinture qui m’attire en premier, les beaux paysages. D’André Lhote (chez Alexis Pentcheff), une Promeneuse qui se penche et dont les courbes répondent à celles des branches d’arbres. D’Emile Claus, valeur sûre de la peinture belge, une jolie vue de son jardin. De Bonnard, sa Maison au Cannet peinte d’un chemin en hauteur, dans l’exubérance du paysage méditerranéen où il se plaisait tant. En note mineure, mais sympathique, un parc peint par Utrillo (Galerie Willow).

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    Frits Thaulow, Hiver à Amiens 1904, huile sur toile, 65 x 81 cm (Van der Meij Fine Arts)

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    Frits Thaulow, La rivière, jour de neige, pastel sur toile, 56 x 92 cm (Ary Jan)

    La lumière d’hiver dans le Nord, le peintre norvégien Frits Thaulow (1847-1906), qui a beaucoup voyagé en Europe, la rend merveilleusement dans les deux vues que voici : Hiver à Amiens (1904), à la galerie hollandaise Van der Meij Fine Arts (avec une notice), et La rivière, jour de neige, un pastel proposé chez Ary Jan.

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    Théo Van Rysselberghe, Le Ruban écarlate, 1906, sanguine, gouache et craie blanche sur papier, 110 x 88 cm

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    © Edgar Maxence, Sirène avec coquillages, circa 1900, huile sur panneau, 73 x 65 cm (galerie Ary Jan)

    Peu de figures dans ces paysages, aussi je me tourne vers cette superbe sanguine de Théo Van Rysselberghe, Le ruban écarlate (Lancz). Cette jeune femme au miroir est moins mystérieuse que la Sirène aux coquillages d’Edgar Maxence, si bien encadrée, de la même époque, au tout début du XXe siècle. De 1935, une Tête de femme de Marie Laurencin est commentée sur une vidéo de la Galerie des Modernes, qui rappelle que cette œuvre est passée par la galerie Paul Rosenberg (21 rue La Boétie). De manière abstraite, sur une toile d’après la guerre, Calder rend hommage aux sœurs Hamon « avec joie et amour ».

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    Dino Martens (Venise, 1894-1970) pour Rag. Aureliano Toso, Murano Bol Zanfirico

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    Pablo Picasso, Céramique émaillée à tête de faune, circa 1955

    Le premier objet qui m’a tiré l’œil parmi les objets d’art sur le site de la Brafa, c’est cette coupe de Dino Martens, une verrerie Murano dont la galerie Heirmans montre des détails en gros plan – quelles couleurs et quel travail raffiné ! Il propose aussi, à moins que ce ne soit ailleurs, une belle céramique à tête de faune de Picasso. Plus terre à terre, une terrine exceptionnelle en forme de dinde (une faïence de Bruxelles du XVIIIe chez Lemaire) m’attire moins que cette terrine chinoise « Famille Rose » Qianlong, détaillée dans la brochure à feuilleter sur le site de Bertrand de Lavergne (je vous la conseille si vous aimez les belles porcelaines d’antan).

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    © Gustave Singier, Egéenne, 1970, huile sur toile, 100 x 81 cm (Galerie des Modernes)

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    Sam Francis, Sans titre (SFF73-089), 1973, aquarelle sur papier, 76 x 56 cm (Galerie Bailly)

    Quel terme utiliser pour désigner ces peintures abstraites où la toile devient d’un bout à l’autre un champ de couleurs et de rythmes ? C’est au Centre Pompidou que j’ai vu pour la première fois une œuvre de Simon Hantai, dont l’œuvre m’a toujours semblé musicale. Je ne connaissais pas Gustave Singier qui a peint Egéenne. L’aquarelle « tachiste » de Sam Francis est plus explosive – une vidéo présente aussi une autre œuvre de lui sur le site de la galerie.

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    Albéric Collin, Puma, 1920-1925, bronze

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    Antoine-Louis Barye (Paris, 1795-1875), Cheval turc n°2, antérieur gauche levé, circa 1857,
    Bronze, 29.5 x 31.6 x 12.5 cm (Univers du bronze)

    Je ne sais si les vidéos seront encore disponibles au moment où vous lirez ce billet, sinon vous les trouverez peut-être sur le site de la galerie même. Xavier Eeckhout présente le sculpteur animalier belge Albéric Collin. J’espère que vous apprécierez la belle présentation chez Rodolphe Janssen d’une artiste iranienne que j’ai découverte là, Sanam Khatibi. Attirée par une nature morte d’un grand raffinement, j’ai été épatée par son atelier (elle vit et travaille en Belgique) plein d’objets qu’elle combine dans ses peintures et enchantée d’y apercevoir au passage la couverture d’Œdipe sur la route de Henry Bauchau.

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    Sanam Khatibi (Iran, 1979), She can’t pass a mirror without seducing it, 2020, huile sur panneau, 21 x 31 cm

    brafa,2021,galeries,objets d'art,peinture,sculpture,art ancien,art moderne,art contemporain,cultureAgustín Ivan Edwards McClure & A. Gomez Palacios,
    Aventuras de Juan Esparraguito o el niño casi legumbre.
    Cuchicheos de un abuelo,
    Paris (Argenteuil, R. Coulouma & Le Coloris Moderne), 1930 (CLAM)

    Voici un autre livre : parce qu’il n’y a pas de Brafa sans chats, je termine sur cette couverture d’un monument de la littérature pour enfants chilienne dont je n’avais jamais entendu parler, Les Aventures de Juan Esparraguito ou l’enfant presque légume. Chuchotements d’un grand-père, une édition de 1930. Et vous, connaissiez-vous ce titre ? Et avez-vous fait de belles découvertes en ligne ?

  • Un tour au musée !

    L’exposition « .be modern, de Klee à Tuymans » est prolongée jusqu’au 21 février aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, qu’on se le dise. Je l’avais boudée jusqu’ici, à tort – c’est si gai, après un an, de refaire un tour au musée ! Même si cet accrochage temporaire d’une sélection d’œuvres des XXe et XXIe siècles rappelle un scandale qui n’en finit pas de durer : dix ans déjà depuis la fermeture du Musée d’art moderne à Bruxelles.

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    © Georges Meurant, Sans titre, huile sur bois, 2019, Bruxelles, MRBAB

    Le long du couloir d’accès sont exposées des œuvres contemporaines d’acquisition récente : VidéoSculpture XXI d’Emmanuel Van der Auwera ; une huile sur bois sans titre de George Meurant inspiré par les arts traditionnels subsahariens ; Je suis un rebelle de Chéri Samba ; des dessins de Hugo Claus dans l’esprit de Cobra, entre autres. On aperçoit d’en haut un bel ensemble graphique qui ouvre le parcours : un long fusain de Giuseppe Penonne, Palpebra ; un autre de David Nash ; les pierres du Cercle de l’Utah de Richard Long.

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    © David Nash, Pyramid in the Sticks, 1989 | Giuseppe Penone, Palpebra | Richard Long, Cercle de l’Utah

    Ligne et couleur, matière, figure humaine, ce sont les trois thèmes de l’expo, bien introduite par Hommage au carré. Signal de Josef Albers. Voici un magnifique petit Klee dont un détail a été repris sur l’affiche, Avec les comètes (1917), une « aquarelle sur gaze de coton apprêtée au gypse, encre de Chine sur carton », près d’un Picasso. Plus loin, Le Jeune homme au perroquet vert d’Heinrich Campendonck me plaît beaucoup.

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    Paul Klee, Avec les comètes, 1917, Bruxelles, MRBAB

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    © Heinrich Campendonck, Le jeune homme au perroquet vert, huile sur toile, 1921, Bruxelles, MRBAB

    Donné aux MRBAB en 2000, un beau paysage signé Maurice de Vlaminck, La Seine à Chatou, date aussi du début du XXe siècle. En face, peintes dix ans plus tard, Les hélices de Fernand Léger et Verreries de Marthe Donas présentées côte à côte offrent un beau sujet de comparaison sur le vide et le plein, la droite et la courbe, la lumière et la matière, la façon d’encadrer…

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    © Maurice de Vlaminck, Paysage. La Seine à Chatou, huile sur toile, Bruxelles, MRBAB 

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    © Fernand Léger, Les Hélices | Marthe Donas, Verreries, Bruxelles, MRBAB 

    Les années 30 rapprochent deux artistes qui sont frères avec Jeune femme, un églomisé de Floris Jespers et un bois sculpté d’Oscar Jespers. Son nu féminin regarde vers L’homme des nuages de Frits Van den Berghe, une toile dont je ne me souvenais pas. On passe d’un nom à l’autre, c’est le risque dans ce genre d’exposition pour donner un aperçu d’une collection. Cet éparpillement me gêne moins pour les sculptures, bien placées tout au long du parcours.

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    © Oscar Jespers, Jeune femme, Bois (1930), 167 x 39,5 x 35 cm

    Le fils prodigue ? me suis–je demandé devant ce bronze à la posture très expressive, mais ce Zadkine de l’après-guerre s’intitule La ville détruite. Il faut tourner autour de Cuivre rouge (sur socle de chêne) de Reinhoud tant il y a de différences entre ses profils, ses formes qui s’ouvrent ou se ferment, comme une grande plante exotique aux feuilles coupantes.

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    © Ossip Zadkine, La ville détruite (1947) bronze, 128 x 57,5 x 56,5 cm, Bruxelles, MRBAB

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    Eugène Dodeigne, Main sur la cuisse (1965), pierre de Soignies / Femme (1952), bois, Bruxelles MRBAB

    Dans une section qui met en valeur la matière, contraste absolu entre deux œuvres d’Eugène Dodeigne : Main sur la cuisse, en pierre de Soignies, frappe par ses formes abruptes, l’aspect massif de la figure, où la taille, voire le combat avec la pierre, prend le pas sur la ligne, plus présente dans ses dessins.  Je n’imaginais pas retrouver son nom pour Femme, une silhouette fine, un superbe bois poli tout en élégance, encore marqué par l’influence de  Brancusi.

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    © Günther Uecker, Kreisformation. Objekt, vers 1963, Bruxelles, MRBAB

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    © Lynn Chadwick, Figures ailées, fer et composition, 229 x 123 x 151, Bruxelles, MRBAB

    Ni sculpture ni peinture, Cercle en formation. Objet est caractéristique de Günther Uecker, un artiste allemand proche de l’art cinétique, qui a beaucoup travaillé avec des clous. Une œuvre créée quelques années après Figures ailées du très spectaculaire et reconnaissable Lynn Chadwick. Denmark, un artiste contemporain belge, comme son nom ne l’indique pas, a serré des journaux entre deux serre-joints – je ne connaissais pas son travail à partir du papier imprimé, qu’il recycle de toutes sortes de manières (à voir sur son site).

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    © Christian Boltanski, Reliquaire : meurtres (1989-1990), Bruxelles, MRBAB

    Pour terminer, un impressionnant Reliquaire : meurtres de Christian Boltanski : 261 boîtes en fer blanc, 9 grandes boîtes où sont suspendues des ampoules électriques – chaque grande boîte contient une photo en noir & blanc. J’aurais pu vous parler aussi de Matisse, Bacon, Christo… En plus de la peinture et de la sculpture, .be modern propose des œuvres sur papier, des installations, des vidéos : ce sera pour la prochaine fois.